Pilier historique de l’économie québécoise, l’industrie manufacturière fait aujourd’hui face à de nouveaux enjeux. À l’heure du numérique et de la mondialisation, c’est tout le secteur qui doit s’adapter, voire se réinventer, tout en gérant les problèmes locaux, comme la pénurie de main-d’œuvre. Pour faire face à de tels défis, cette industrie sera probablement amenée à repenser son fonctionnement et son organisation interne, notamment par l’intégration de nouvelles compétences.
Penchons-nous sur trois enjeux que vit présentement l’industrie manufacturière du Québec.
Remédier à la pénurie de main-d’œuvre
Ce n’est un secret pour personne, le Québec rencontre une pénurie de main-d’œuvre depuis plusieurs années et la tendance ne semble pas prête à s’inverser. Si tous les secteurs sont touchés, l’industrie manufacturière en souffre particulièrement. En effet, de la conception d’engrenages sur mesure à l’élaboration de moteurs, en passant par l’industrie du papier, c’est plus de 150 000 postes qui sont à pourvoir afin de permettre à ce secteur d’optimiser son activité.
Les causes de cette pénurie sont multiples et ne pourraient être résumées ici, mais l’on peut affirmer que la principale raison est le manque d’attractivité auprès des jeunes, qui connaissent bien mal l’industrie manufacturière. Pour y remédier, les ressources humaines pourront travailler avec les établissements scolaires pour donner une meilleure visibilité au secteur. En outre, si le travail physique répétitif était un frein à l’attractivité de l’industrie manufacturière, des salaires avantageux et les progrès technologies qu’elle connait pourraient changer la donne.
S’adapter aux progrès technologiques
Après l’arrivée de la robotique dans l’industrie manufacturière, on observe aujourd’hui une quatrième révolution industrielle. Cette industrie 4.0 intègre désormais l’intelligence artificielle (IA), laquelle s’empare de nombreux secteurs à travers le monde. Elle y apporte notamment une automatisation intelligente de la production. L’IA permet ainsi de maximiser le rendement des usines en corrigeant elle-même certains problèmes avec un minimum d’intervention humaine. Les travailleurs en usine ne seront pas moins sollicités pour autant et resteront indispensables au bon fonctionnement de l’usine. Leur rôle est toutefois voué à changer en fonction de cette technologie, qui nécessite de nouvelles compétences pour être gérée efficacement.
Être concurrentielle à l’échelle mondiale
La mondialisation n’est pas un phénomène nouveau, mais elle a aujourd’hui englobé la grande majorité des industries. Ainsi, il n’est pas rare qu’une usine canadienne soit amenée à travailler à partir de matières premières venant de l’étranger, et inversement. Si la mondialisation a pu créer des liens commerciaux et industriels entre les pays, elle apporte aussi une concurrence d’une toute nouvelle envergure. On le sait, beaucoup d’entreprises dans le secteur manufacturier québécois sont familiales, bien que les grosses entreprises soient aussi présentes sur le territoire. La concurrence mondiale pourrait donc présenter un défi de taille pour les plus petites compagnies, qui peinent déjà souvent à faire face à la concurrence américaine et asiatique.
Faire face aux défis en développant de nouvelles compétences
Ces nouveaux défis sont une opportunité pour l’industrie manufacturière québécoise, qui pourrait s’approprier certains de ces aspects pour grandir. Ainsi, l’IA pourrait avoir un double impact : encourager les jeunes à s’intéresser au secteur manufacturier par le biais des nouvelles technologies et créer de nouvelles formations pour répondre au besoin de compétences de la révolution industrielle 4.0. La mondialisation, quant à elle, pourrait permettre aux entreprises manufacturières québécoises de créer de nouveaux partenariats commerciaux et d’élargir son marché.